Le Nutri-Score est un système d’étiquetage indépendant, facile à comprendre et basé sur des données scientifiques, qui figure à l’avant de l’emballage des produits alimentaires. Il évalue les produits alimentaires transformés sur la base des informations sur leur valeur nutritive, puis leur attribue une note allant de A/vert à E/rouge. Cet étiquetage permet ainsi à chacun et chacune de connaître la qualité nutritionnelle d’un produit au premier regard et de comparer plus facilement différents aliments d’une même catégorie. Le Nutri-Score est calculé pour une quantité de 100 g, et non pour une portion individuelle.

La mise au point du Nutri-Score est le fruit du travail de deux chercheurs en nutrition, les professeurs Mike Rayner et Serge Hercberg. Rayner avait d’abord conçu un système de calcul du profil nutritionnel pour la Food Standards Agency (FSA), l’agence des normes alimentaires du Royaume-Uni. Ce système avait d’ailleurs été baptisé de son nom : le Rayner-Score. Le professeur Hercberg s’est ensuite appuyé sur ce système pour développer, à partir de 2014 et avec son équipe basée en France, un système d’étiquetage plus approfondi pour les aliments et les boissons.

La particularité du système de classification élaboré par Hercberg réside surtout dans son approche globale. Son évaluation de la qualité nutritionnelle des aliments et des boissons prend en compte aussi bien les éléments nutritionnels à limiter que ceux perçus comme étant bénéfiques pour les personnes en bonne santé avec un rythme de vie classique. Le Nutri-Score analyse les éléments nutritionnels d’un aliment dans leur globalité.

Le Nutri-Score tient compte à la fois des éléments nutritionnels à favoriser et des éléments nutritionnels à limiter. Les éléments nutritionnels à limiter obtiennent des points positifs dans le calcul du Nutri-Score, tandis que les éléments nutritionnels à favoriser obtiennent des points négatifs. Le résultat total de ce calcul se situe entre -15 et +40 points.

Le Nutri-Score aboutit de cette manière à un aperçu détaillé de la qualité nutritionnelle d’un produit. Les éléments nutritionnels à limiter et à favoriser sont donc mis en regard pour déterminer le Nutri-Score d’un produit.

UN PROCESSUS EN TROIS ÉTAPES

1. La première étape consiste à établir la teneur en éléments nutritionnels à limiter et à favoriser dans une portion de 100 g d’un aliment ou d’une boisson. Les éléments nutritionnels à limiter désignent, par exemple, la teneur totale en sucre, les acides gras saturés, la teneur en sodium et la teneur énergétique. Les éléments à favoriser incluent, quant à eux, les fibres alimentaires, les protéines, les légumes, les fruits et les fruits secs. Chaque valeur nutritionnelle permet d’obtenir des points sur les échelles de notation basées sur le Rayner-Score.

2. À la deuxième étape, ces points attribués pour les éléments nutritionnels à limiter et à favoriser sont additionnés. On aboutit ainsi à un score final pour le produit concerné. La règle est la suivante : plus le nombre de points obtenus est faible, plus le profil nutritionnel de l’aliment est bon.

3. La troisième et dernière étape consiste à assigner le total des points à l’une des cinq classes du Nutri-Score. Chacune de ces catégories correspond à une lettre et une couleur, qui vont de A/vert à E/rouge.

RÉSULTATS D’ÉTUDES MENÉES AUPRÈS DES CONSOMMATEURS ET CONSOMMATRICES SUR LA COMPRÉHENSION ET LE COMPORTEMENT D’ACHAT

Le Nutri-Score se distingue des autres systèmes d’étiquetage nutritionnel. Pour permettre aux consommateurs et consommatrices de comparer plus facilement les produits, il n’est pas calculé pour une portion individuelle, mais pour une quantité de 100 g. Contrairement au système d’étiquetage « multiple » à trois catégories basé sur un feu de signalisation, le Nutri-Score permet d’évaluer les aliments et les boissons dans leur globalité pour leur attribuer un logo coloré unique, divisé en cinq classes facilement reconnaissables. Ce label a notamment été développé avec l’aide de l’Agence nationale française de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES) et du Haut Conseil de la santé publique de France.

En Allemagne, le Nutri-Score a été adopté après qu’une étude menée par le ministère fédéral de l’Alimentation et de l’Agriculture a montré qu’il répondait davantage aux exigences des consommateurs et consommatrices que d’autres labels affichés à l’avant des emballages^[1]. 

Le Nutri-Score a d’ailleurs fait la preuve de son caractère compréhensible et de ses répercussions positives sur le comportement d’achat dans le cadre de plusieurs études comparatives récentes portant sur d’autres systèmes d’étiquetage nutritionnel et publiées entre 2019 et 2022. Il encourage surtout des choix alimentaires plus sains^{[2, 3]} et permet ainsi d’améliorer la compréhension de la notion de qualité nutritionnelle^{[2, 4, 5]}. Le Nutri-Score peut ainsi contribuer à une amélioration de l’alimentation^{[2, 5, 6, 7]}.

Une étude de synthèse a aussi montré que la classification du Nutri-Score est conforme aux recommandations alimentaires allemandes^[8].